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Traitement / Gestion
La gestion et le traitement de l’oreille de chou-fleur peuvent prendre plusieurs formes en fonction du moment où le patient se présente et de la taille et de la portée de la déformation. Il est à noter d’emblée que l’oreille de chou-fleur est potentiellement évitable grâce à une couverture et une protection appropriées de l’oreille lors des sports de contact. Cette protection réduit ou élimine les types de forces de cisaillement contondantes que subit l’oreille et, par la suite, la formation d’un hématome sous-jacent. Selon des études sur des lutteurs, l’utilisation d’un casque protecteur peut réduire la prévalence des hématomes auriculaires jusqu’à 50%.
Tout traumatisme à la tête suffisamment grave pour blesser l’oreille extérieure nécessite un examen approfondi de la tête et du cou qui comprend l’inspection otoscopique des membranes tympaniques, un examen des nerfs crâniens et un examen neurologique détaillé. Cela permet de s’assurer qu’une lésion intracrânienne plus critique n’est pas négligée. Si des déficits focaux sont constatés, une tomodensitométrie de la tête peut être nécessaire.
Le traitement principal de l’oreille du chou-fleur est la prévention. Les meilleurs résultats possibles nécessitent une identification et une prise en charge précoces de l’hématome avant la mort du cartilage. En règle générale, cela nécessite qu’un patient soit vu dans les six premières heures suivant la blessure afin qu’un fournisseur du service d’urgence puisse aspirer l’hématome auriculaire sous-jacent et sécuriser un coussinet pour empêcher la ré-accumulation. Cela implique l’anesthésie de la distribution du nerf auriculaire supérieur (souvent mieux réalisée via un bloc circum-auriculaire) à l’aide de lidocaïne et d’épinéphrine. Ceci est suivi par l’insertion d’une aiguille de calibre 18 dans la zone de plus grande fluctuation. Si le patient a la malchance de se présenter en dehors de la période de 6 heures où l’aspiration est susceptible de réussir, une incision plus invasive peut être nécessaire pour être sûr de retirer tout sang qui a commencé à coaguler. L’aspiration est toujours une première étape appropriée, et si un caillot palpable est toujours présent, l’incision à l’aiguille peut être doucement sondée avec une pince hémostatique ou agrandie avec un scalpel pour permettre l’expression bimanuelle du caillot avant de placer un pansement de renfort.
En retirant la poche de sang, le périchondre peut se rattacher au cartilage de l’oreille, évitant ainsi la perte de son précieux apport sanguin. L’utilisation de pansements compressifs contribue également au développement de l’oreille d’un cartilage sain. Une variété de pansements compressifs est décrite dans la littérature, y compris des coussins en coton, du silicone dentaire, des attelles en caoutchouc de silicone ou même des stents auriculaires, mais aucune technique n’a été étudiée et jugée supérieure. Une sorte de coussin compressif doit être placé pour éliminer l’espace mort et réapposer le périchondre ou la récidive est assurée.
Malheureusement, la récidive reste une complication frustrante du traitement de l’oreille de chou-fleur. La prise en charge la plus réussie d’un hématome auriculaire s’accompagne d’une forte probabilité que le sang se réaccumule, en particulier si aucun coussin n’a été placé. Ces patients nécessitent un suivi rapproché pour s’assurer qu’il n’y a pas eu de ré-accumulation (ou pour drainer tout liquide ré-accumulé). Le suivi ambulatoire dans les trois à cinq jours suivant la blessure est prudent.
Pour les patients qui se présentent à l’extérieur de la fenêtre lorsque le drainage de l’hématome auriculaire est possible, l’intervention chirurgicale reste le pilier du traitement. En général, la référence chirurgicale est appropriée pour tout patient avec une oreille de chou-fleur existante, où une fibrose étendue s’est déjà produite. Une fois la chirurgie réglée, l’approche exacte peut varier en fonction du degré et de l’emplacement de la déformation sous-jacente. Certains textes vont jusqu’à classer l’oreille de chou-fleur en quatre types distincts, chacun nécessitant une technique de reconstruction unique. L’objectif général de la chirurgie, cependant, reste le même quelle que soit la méthode chirurgicale, et c’est d’enlever le fibrocartilage endommageant sans compromettre l’intégrité structurelle de l’oreille ou ses contours naturels. Si les dommages à l’oreille sont si graves qu’il suffit de retirer le malformé cartilage n’équivaut pas au résultat esthétique souhaité, le cartilage costal peut être utilisé pour fournir une plus grande intégrité structurelle. Pour ces raisons, de nombreux chirurgiens plasticiens détestent opérer sur une oreille de chou-fleur mature qui ne provoque pas d’obstruction du conduit auditif externe, conseillant simplement casque de protection. Ceci est particulièrement vrai si le patient continue de participer à l’activité à haut risque.