Hildegard von Bingen (Français)
Hildegarde de Bingen, O.S.B. (Allemand: Hildegard von Bingen; Latin: Hildegardis Bingensis; 1098-17 septembre 1179), également connu sous le nom de Sainte Hildegarde et Sibylle du Rhin, était une abbesse bénédictine allemande, écrivain, compositeur, philosophe, mystique chrétien, visionnaire et polymathe. Elle est considérée comme la fondatrice de l’histoire naturelle scientifique en Allemagne.
Hildegarde a été élue magistra par ses confrères en 1136; elle fonda les monastères de Rupertsberg en 1150 et d’Eibingen en 1165. L’une de ses œuvres en tant que compositrice, l’Ordo Virtutum, est l’un des premiers exemples de drame liturgique et sans doute la plus ancienne pièce de théâtre sur la moralité. Elle a écrit des textes théologiques, botaniques et médicinaux, ainsi que des lettres, des chants liturgiques et des poèmes, tout en supervisant des enluminures miniatures dans le manuscrit Rupertsberg de son premier ouvrage, Scivias. Elle est également connue pour l’invention d’une langue construite connue sous le nom de Lingua Ignota.
Bien que l’histoire de sa considération formelle soit compliquée, elle a été reconnue comme une sainte par les branches de l’Église catholique romaine pendant des siècles. Le 7 octobre 2012, le pape Benoît XVI l’a nommée Docteur de l’Église.
Les œuvres d’Hildegarde comprennent trois grands volumes de théologie visionnaire; une variété de compositions musicales à utiliser dans la liturgie, ainsi que la pièce de moralité musicale Ordo Virtutum; l’un des plus grands corpus de lettres (près de 400) ayant survécu au Moyen Âge, adressée à des correspondants allant des papes aux empereurs en passant par les abbés et les abbesses, et comprenant des récits de nombreux sermons qu’elle a prêchés dans les années 1160 et 1170; deux volumes de matériel sur la médecine naturelle et les remèdes; une langue inventée appelée Lingua ignota (« langue inconnue ») et diverses œuvres mineures, dont un commentaire de l’Évangile et deux œuvres d’hagiographie.
Plusieurs manuscrits de ses œuvres ont été produits de son vivant, y compris l’illustré Le manuscrit Rupertsberg de son premier ouvrage majeur, Scivias (perdu depuis 1945); le Dendermonde Codex, qui contient une version de ses œuvres musicales; et le manuscrit de Gand, qui était la première copie conforme faite pour l’édition de son dernier ouvrage théologique, le Liber Divinorum Operum. À la fin de sa vie, et probablement sous sa direction initiale, toutes ses œuvres ont été éditées et rassemblées dans un seul manuscrit Riesenkodex.
Au cours des dernières décennies, l’attention portée aux femmes de l’Église médiévale a conduit à un grand intérêt populaire pour la musique de Hildegarde. En plus de l’Ordo Virtutum, soixante-neuf compositions musicales, chacune avec son propre texte poétique original, survivent, et au moins quatre autres textes sont connus, bien que leur notation musicale ait été perdue. C’est l’un des plus grands répertoires parmi les compositeurs médiévaux.
L’une de ses œuvres les plus connues, Ordo Virtutum (Jeu des vertus), est une pièce de moralité. On ne sait pas quand certaines des compositions d’Hildegarde ont été composées, bien que l’Ordo Virtutum ait été composé dès 1151. Le jeu de la morale se compose de mélodies monophoniques pour l’Anima (âme humaine) et 16 vertus. Il y a aussi une partie parlante pour le diable. Les savants affirment que le rôle du diable aurait été joué par Volmar, tandis que les religieuses d’Hildegarde auraient joué les rôles d’Anima et des vertus.
En plus de l’Ordo Virtutum, Hildegard a composé de nombreuses chansons liturgiques qui ont été rassemblées dans un cycle appelé Symphonia armoniae celestium revelationum. Les chansons de la Symphonia sont placées sur le propre texte d’Hildegarde et vont des antiennes, des hymnes et des séquences aux réponses. Sa musique est décrite comme monophonique, c’est-à-dire constituée d’un ligne mélodique. Son style se caractérise par des mélodies élancées qui peuvent repousser les limites des gammes plus sobres du chant grégorien traditionnel. Bien que la musique d’Hildegarde soit souvent considérée comme en dehors des pratiques normales du chant monophonique, les chercheurs actuels explorent également les moyens par lesquels on peut la comparer à ses contemporains, comme Hermannus Contractus. Autre caractéristique de la musique d’Hildegarde qui reflète toutes deux les évolutions du XIIe siècle du chant et pousse ces évolutions plus loin, c’est qu’il est hautement mélismatique, souvent avec des unités mélodiques récurrentes. Des chercheurs tels que Margot Fassler, Marianne Richert Pfau et Beverly Lomer notent également la relation intime entre la musique et le texte dans les compositions de Hildegarde, dont les traits rhétoriques sont souvent plus distincts que ce qui est commun dans le chant du XIIe siècle. Comme pour toute notation de chant médiéval, la musique d’Hildegarde n’a aucune indication de tempo ou de rythme; les manuscrits survivants utilisent la notation de style allemand tardif, qui utilise des neumes très ornementales. La vénération de la Vierge Marie reflétée dans la musique montre à quel point Hildegarde a profondément influencé et inspiré de Bingen et de sa communauté étaient par la Vierge Marie et les saints.
La définition de viriditas ou «verdure» est une expression terrestre du céleste dans une intégrité qui surmonte les dualismes. Cette verdure ou pouvoir de la vie apparaît fréquemment dans les œuvres d’Hildegarde.
Malgré celles d’Hildegarde vue autoproclamée que ses compositions ont pour objet la louange de Dieu, un savant a affirmé qu’Hildegarde faisait une association étroite entre la musique et le corps féminin dans ses compositions musicales. Selon lui, la poésie et la musique de la Symphonie d’Hildegarde seraient donc concerné par l’anatomie du désir féminin ainsi décrit comme saphonique, ou appartenant à Sappho, la reliant à une histoire de rhétoriciens féminins.
En août 2017